Le bonheur est dans l'assiette
(U)(Ma)(Mi) le retour !
Le restaurant s’est fait une beauté et cette transformation m’a littéralement éblouie : la chaleur et l’harmonie qui se dégagent du décor tout en bois blond et en tons bleu-gris, le travail de l’ébéniste et du carreleur remarquable, l’intimité accrue de ce « tiny » restaurant dans lequel Jessica, la maitresse de ces lieux évolue tout sourire.
L’occasion de relire le post écrit en septembre 2007 à l’ouverture de Umami à Strasbourg et on se rend compte que l’âme du chef n’a pas changé tout juste évolué. L’invitation au voyage est plus que jamais là, c’est la philosophie et l’approche de la gastronomie – je dirais plutôt du respect du produit - qui ont franchi un cap supplémentaire. Sans être simple, la cuisine de René Fieger ne s’encombre pas de fioritures d’ailleurs il n’en a pas la place ! Les temps ont changé, les mentalités aussi et le devoir de proposer une cuisine responsable s’impose. Tout comme le temps pour soi : le restaurant n’est ouvert que le soir du lundi au vendredi ; une sacrée gageure dans cette profession de s’octroyer les week-ends.
Allez, je vous embarque à bord « l’enveloppe express » direction le monde …
A votre place vous attend une enveloppe avec le choix entre deux menus, avec poissons et viande ou végétarien et c’est tout.
En amuse-bouche : petite salade de pissenlit au sésame puis un velouté de carotte-orange et gingembre. Et voilà, dit comme ça ça a l’air simple, un peu une cuisine maison et bien détrompez-vous ! Il y a le tour de main qui rend la salade croquante et moelleuse, le consommé si onctueux et pimpant en même temps.
Nous avons choisi le menu végétarien, parce que le soir cinq plats c’est un peu beaucoup pour nous !
- Cœur de palmier, avocat au lait de coco. Un début tout en fraicheur et en onctuosité. - Suivi d’une patate douce agrémentée de tamarin, sur un lit de salade de carotte (qui apporte un peu de fraicheur) et un fond de lait fermenté. Raviole d'épinard et tofu dans un bouillon miso puis - de la butternut aux champignons sur un jus réduit aux cinq épices. Les portions sont généreuses !- Enfin, le dessert, une ganache légère de chocolat blanc au pandan, avec une glace à la noix de coco, des des quartiers de pamplemousse et un granola de céréales croustillantes. On ne sait plus par quelle bouchée continuer tant tout est topissime !
Je crois que le velouté, la rondeur, l’onctuosité et l'harmonie sont les maitre-mots qui caractérisent la cuisine de René Fieger. Mais attention, ne vous y fier pas, il y a toujours avec une petite touche d’impertinence qui vient chatouiller vos papilles: la vivacité du gingembre souvent, la pointe d’acidité du tamarin, l’amertume de l’épinard… toutes les saveurs sont là.
L’association de produits locaux et de saison travaillés avec des épices et des parfums d’ailleurs sont un véritable enchantement. Chaque plat émet des effluves dont je ne me lasse pas. Bravo chef, merci pour ces belles émotions !